La signalétique, l’incontournable du CDI

La signalétique au CDI répond à de nombreux enjeux (accueil, attentes et besoins des usagers, organisation des collections, etc.), ce qui nécessite le respect d’un certain nombre de principes et l’utilisation d’outils dédiés. Revue des objectifs, des éléments-clés et de la méthodologie. 

Plonger dans l’univers de la signalétique d’un CDI nécessite une réflexion stratégique qui englobe les collections mais également l’organisation des lieux, la disposition du mobilier et l’attention portée aux usagers. La signalétique a pour mission d’informer de manière institutionnelle et fonctionnelle, tout en mettant en lumière les différents espaces et ressources, et de guider les usagers dans leurs recherches d’informations.

La mise en place d’une signalétique n’est donc pas anodine. Elle reflète implicitement les choix opérés en ce qui concerne les collections, l’accès à ces collections, la politique d’accueil, ainsi que la manière dont est envisagée l’utilisation des ressources et des services mis à la disposition des publics. Dans un contexte où l’autonomie des usagers et leur accès optimisé au fonds sont des objectifs primordiaux, elle joue un rôle crucial. Elle est un outil au service de cette autonomie, en ce qu’elle facilite notamment l’exploration des collections.

Au CDI, les objectifs sont : créer une atmosphère propice à la familiarisation du lieu par les usagers, faciliter leur repérage et répondre à leurs besoins d’information. Mises en valeur par une signalétique réfléchie, les collections suscitent la curiosité des élèves, ce qui peut les inciter à s’emparer des ressources qui les entourent.

De plus, la signalétique permet d’initier les élèves à l’information-documentation. En effet, selon la circulaire de missions1, le professeur documentaliste, en tant que « responsable du CDI, du fonds documentaire, de son enrichissement, de son organisation et de son exploitation », a un « rôle de médiateur [à jouer] pour l’accès à ces ressources dans le cadre de l’accueil pédagogique des élèves au CDI et plus largement dans le cadre de la mise en œuvre des différents enseignements et parcours. » Si les mots d’organisation du fonds documentaire renvoient, entre autres, à l’organisation de l’espace, le terme « médiateur » pour l’accès à ces ressources dans le cadre de l’accueil pédagogique des élèves au CDI fait référence à la signalétique et à son rôle pédagogique auprès des élèves : leur faire appréhender l’organisation d’un espace d’informations en utilisant le CDI comme exemple. De même, le Socle de connaissances, de compétences et de culture cite dans le « Domaine 2 – cycle 3 : Les méthodes et outils pour apprendre » la compétence « Maîtriser le fonctionnement du CDI (6e) ».

Ces éléments se retrouvent dans le texte « Orientations pour l’éducation aux médias et à l’information (EMI) Cycles 2 et 3 » de janvier 20182 qui énonce dans la thématique – S’approprier et comprendre un espace informationnel et un environnement de travail. Comprendre le fonctionnement des différents médias : « L’élève s’approprie ses espaces et son environnement d’information et de travail, y construit ses repères, en comprend les fonctionnements (lieux : BCD et CDI, environnement numérique, espace personnel de travail…). » (Éduscol, 2018, p. 4)

C’est peu, mais il en ressort en filigrane que la configuration de l’espace du CDI, y compris la signalétique, relève de l’initiation et de la formation des élèves à la recherche documentaire. Et c’est une réalité : celle-ci est utilisée lors des séances de découverte des différents espaces du CDI ou lors de l’initiation au classement documentaire qui permet de localiser les ressources. Le développement de l’autonomie des élèves par le biais de cette dernière se traduit par une meilleure mémorisation des espaces et, par conséquent, par une appropriation plus profonde de cet environnement. Elle contribue également à démystifier ce lieu, car il arrive malheureusement que les livres soient associés à l’échec scolaire pour certains (Lahire, 20213). Enfin, cela permet de répondre aux besoins spécifiques des élèves, notamment de ceux qui sont atteints de troubles dyslexiques ou autres.

Plusieurs signalétiques pour plusieurs fonctions

Pour répondre à ces priorités, plusieurs types de signalétique peuvent être combinées.

La signalétique directionnelle accompagne l’usager tout au long de son parcours, depuis l’entrée du bâtiment jusqu’à la destination finale, en passant par les couloirs, les différents étages, les intersections et les ascenseurs. En amont de sa réalisation, il y a nécessité de se mettre à la place d’un élève et d’observer son parcours depuis le portail de l’établissement jusqu’au CDI, puis de repérer les espaces où fixer des repères.

À l’intérieur du CDI, le placement des panneaux suit les mêmes principes : les déplacements des élèves servent également de repères pour les accrocher là où les élèves les attendent : d’où l’importance d’étudier leurs cheminements dans les différents espaces, mais aussi leurs arrêts (les lieux de croisement, les points de décision) et leurs regroupements. Des études portant sur les flux des usagers en bibliothèque ont mis en évidence que la plupart d’entre eux empruntent un parcours circulaire, en portant le regard vers la droite. La disposition des repères, lorsqu’elle prend en compte ces éléments, « va favoriser la cognition spatiale (mécanismes de repérage et de navigation dans l’espace) et l’appropriation d’un environnement ». (Boudot, Dinet & Lallement, 2008.)

Une bonne signalétique dans un CDI permet ainsi aux élèves de se construire rapidement une représentation mentale du lieu. Un balisage efficace a des conséquences positives en termes de satisfaction et, par conséquent, en termes de fréquentation du lieu.

Autre élément à prendre en compte dans l’élaboration d’une signalétique, les attentes des élèves. L’ambition étant de leur offrir une expérience utilisateur (ou expérience UX) optimale, il est essentiel dans cette intention, de se pencher et de rester à l’écoute de leurs motivations qui sont plurielles lorsqu’ils franchissent les portes du centre. Certains sont pressés, cherchant simplement à emprunter ou à retourner rapidement des livres. D’autres déambulent d’un rayonnage à un autre. D’autres enfin se jettent sur les places les plus convoitées : près des fenêtres, sur les poufs ou les fauteuils confortables.

Chacun arrive avec un objectif (lecture, repos, travail en groupe, découverte de nouveautés, isolement, ou venue pour un moment partagé avec des amis…) et se déplace à l’intérieur des espaces à la recherche de ce qui lui correspond le mieux. Devant ces flux d’usagers dont les objectifs sont divers, il s’agit pour le professionnel de l’information de veiller à ce que tous puissent circuler librement, sans se gêner ou se bousculer.

Pour ceux qui ont une intention bien définie, la signalétique aura alors pour objet de les guider, et de les diriger d’un point à un autre, en trajet direct (signalétique de direction).

Figure 1 – BU Belle Beille, Angers 2015.
Couleur orange, zone calme (modération).
BU Belle-Beille (Flickr), sous licence CC BY-NC-SA 2.0
Figure 2 – BU Belle Beille, Angers, 2015.
Couleur verte, zone libre (autorisation).
BU Belle-Beille (Flickr), sous licence CC BY-NC-SA 2.0
Figure 3 – BU Belle Beille, Angers 2015.
Couleur rouge, zone silence (interdiction)
BU Belle-Beille (Flickr), sous licence CC BY-NC-SA 2.0

 

Cette signalétique fonctionnelle – pour être efficace – sera simple, synthétique et intelligible par tous. Placée à bonne distance du champ de vision des élèves, elle sera aussi modulable pour s’adapter aux évolutions des espaces.

Des éléments indispensables d’information, placés à des points stratégiques, viendront la compléter : les horaires d’ouverture (sur la porte d’entrée), un plan indiquant l’organisation d’ensemble (dans les espaces liminaires), les conditions de prêt (à la banque d’accueil), ou encore les règles en vigueur et interdictions éventuelles (interdictions de circulation et d’accès, par exemple avec le cercle « sens interdit » ; interdiction de manger, de discuter, de téléphoner… avec les lignes jaunes et noires des « zones de confidentialité »). (Burki, 2013.)

Figure 4 – Bibliothèque de Sciences Po Lille.
Photo Charlotte Hénard (Flickr), sous licence CC BY-SA 2.0

Enfin pour faciliter l’identification des différents espaces, une signalétique indirecte peut être utilisée qui participe à créer des ambiances, et qui peut prendre diverses formes. À l’exemple des présentoirs de nouveautés et des expositions thématiques, délimitant un espace Actualités/Culture, destiné à mettre en valeur des ouvrages qu’on a sélectionnés ou des informations qu’on a collectées. Des études récentes préconisent de réserver un espace libre de 10 à 15 % de l’espace total pour accueillir des panneaux d’exposition, des affiches ou des présentoirs (Beudon, 2022).

Ce type de signalétique est utilisé, entre autres, pour différencier les zones chaudes et les zones froides (Beudon, 2021, p. 126-135) : zones chaudes, près de l’entrée, naturellement fréquentée par l’ensemble des usagers ; zones froides dans les espaces en retrait et plus calmes, par exemple au fond de la bibliothèque, dans lesquels ne se rendent que ceux qui ont vraiment une raison pour cela. Que faire alors pour que les usagers s’approprient ces espaces plus excentrés ? Y placer des assises confortables, ou encore les nouveautés les plus demandées, comme les bandes dessinées, signalées par des panneaux grand format placés au-dessus (signalétique d’identification) pour attirer les regards. Si la signalétique permet au lecteur de trouver ce qu’il cherche, elle doit aussi lui offrir la possibilité de trouver ce qui va l’étonner, ce qui va élargir ses connaissances.

Figure 5 – BU Belle Beille, Angers, décembre 2019.
Ex. de valorisation des collections.
Photo Charlotte Hénard (Flickr), sous licence CC BY-SA 2.0

Pour les plus jeunes, il peut être intéressant de choisir une signalétique attirante, ludique, avec des couleurs vives pour stimuler leur curiosité, susciter leur intérêt et les inciter à explorer des rayons ou des collections. Choisir des illustrations avec des personnages célèbres permet de favoriser chez eux une attitude positive envers la lecture et la recherche d’informations. Qui n’a jamais utilisé dans un CDI les héros de Star Wars ou encore les super-héros pour les diriger vers des documentaires sur l’espace et les planètes ou plus largement les sciences et les techniques ?

Figure 6 – Collège Monticelli, Marseille 2023

Des messages-repères pour une compréhension universelle

Concernant le texte, il est conseillé de choisir un message clair et synthétique, de le simplifier au maximum, d’utiliser des pictogrammes et des logos pour une compréhension universelle, et de hiérarchiser les informations, de la plus importante à la moins importante. Les termes techniques, relevant d’un langage professionnel (comme « travées », « collection », etc.), tout comme les abréviations, sont à éviter.

Figure 7 – Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
Des conseils (vs des interdits), des symboles lisibles, une connivence avec l’usager.
Photo Charlotte Hénard (Flickr), sous licence CC BY-SA 2.0

Ces messages-repères doivent être lisibles par tous, y compris par les personnes en situation de handicap. D’où une attention à apporter à leur positionnement (hauteur) sur les murs, et à la taille de la police, en adaptant cette dernière à la distance de lecture, et en privilégiant une police simple, sans empattement, évitant les styles italiques, soulignés ou les majuscules.

Figure 8 – Adaptation de la police à la distance

Enfin, la colorimétrie joue un rôle important. Chaque couleur a sa signification, certaines étant standardisées (rouge pour l’interdiction ou le danger, vert pour les sorties de secours ou l’autorisation, jaune pour les travaux, etc.). L’important, au niveau visuel, que les couleurs soient vives ou non, en camaïeu ou dégradé, est de veiller à la cohérence d’ensemble, et notamment à ce que le contraste soit suffisant pour éviter toute monotonie (Valloteau, 2011).

Figure 9 – Contraste des couleurs à respecter

Dans tous les cas, la signalétique sera compréhensible par tous : il ne faut pas oublier que les usagers ont des cultures différentes, et des prérequis variés. Un public allophone n’est pas en mesure de comprendre certains mots écrits, notamment si l’alphabet dans lequel il a appris à lire et à écrire n’est pas d’origine latine. Des élèves dys- peuvent rencontrer des difficultés à déchiffrer certaines typographies et certaines couleurs.

Des pictogrammes compréhensibles par le plus grand nombre, comme ceux réalisés par Livre et lecture en Bretagne (Affilé et cie, 2019), peuvent être adoptés : 27 images libres de droit4, créées par la graphiste Hélène Gerber, et réparties en trois catégories : actions (emprunter, retourner un document, scanner…), documents (livres, presse, jeux…) et espaces (contes, travail, numérique…).

Une mise en œuvre avec les usagers

Pour repenser et améliorer à la fois la signalétique et son appropriation par les élèves, il est possible d’utiliser la méthode du design thinking. Le professeur documentaliste a toutes les compétences pour se lancer dans cette démarche, à la fois « médiateur » (cf. la circulaire de missions de 2017) mais aussi « designer », selon Véronique Gardair, professeure documentaliste et référente culture au lycée Jacques-Ruffié à Limoux dans l’Aude, formatrice dans l’académie de Montpellier :

« En parlant de son métier, [le professeur-documentaliste] évoque nécessairement le lieu ; en pensant pédagogie, il pense espace ; en concevant une séance, il réfléchit aux places de chacun (…) Ainsi, le professeur-documentaliste, puisqu’il intègre dans ses missions une démarche usagers et invite dans sa pédagogie à un décloisonnement et une collaboration, expérimente intuitivement la démarche empathique et collective du design thinking ». (Gardair, 2020).

De quoi s’agit-il exactement ? Retenir une approche design thinking consiste à se mettre à la place des usagers et à les faire participer à la création. La première étape nécessite de réaliser des observations pour comprendre l’expérience et les besoins des usagers : cela passe par un relevé des points de stationnement des élèves, de leurs parcours dans l’espace, et également par des entretiens avec ceux qui fréquentent le lieu comme avec ceux qui ne le fréquentent pas. La deuxième étape photographie tous les éléments de signalétique et les classe afin de repérer les problèmes : texte trop long, panneaux trop nombreux (ou pas assez), signalétique obsolète, etc. La troisième étape s’organise autour de brainstormings avec les usagers et de la réalisation de prototypes à tester sur le terrain, et ce à moindre coût. Il s’agit alors de les interroger, de les inviter à proposer de nouvelles idées, de les accompagner à concevoir et à créer, de les aider à évaluer la faisabilité de leurs projets, etc. Comme le remarque Véronique Gardair, les professeurs documentalistes doivent « apprendre à confier les clés du CDI et à déléguer ». (Gardair, 2020.)

Bien sûr, ce travail n’est pas exempt de problèmes. Par exemple, il peut conduire à une remise en cause de la cotation des documents que les élèves trouvent la plupart du temps complexe, non intuitive et peu en adéquation avec leur lexique, sans parler de leurs difficultés à corréler cette cotation avec l’emplacement physique des livres, comme cela est arrivé à la bibliothèque de l’UTS (University of Technology Sidney). (Narayan, Luca & Beudon, 2017).

Il peut aussi conduire à une grande frustration car c’est parfois un processus lent : les participants auront peut-être quitté l’établissement quand leurs idées seront mises en œuvre ; ou encore, nombre d’idées ne verront pas le jour car elles ne seront pas exploitables.
Ce sont des risques à prendre car les avantages sont nombreux : implication accrue des usagers qui s’approprient le CDI de manière plus profonde, ou encore propositions innovantes auxquelles on n’aurait pas pensé.

Conclusion

La mise en place d’une signalétique efficace revêt ainsi une importance cruciale pour garantir à tous les utilisateurs une pleine utilisation des ressources et des services offerts par le CDI. Cependant cette réalité est trop souvent minimisée car sa mise en œuvre, comme son changement, sont des processus complexes qui exigent du temps pour évaluer et modifier les éléments déjà en place. Les approches innovantes centrées utilisateurs, nous l’avons vu avec le design thinking, peuvent être une aide pour aller au plus près des besoins des élèves et contribuer à améliorer leur bien-être en bibliothèque. L’objectif ultime étant de créer un environnement où ces derniers se sentent non seulement bien accueillis, mais aussi encouragés à explorer, à apprendre et à s’épanouir pleinement.

La signalétique est un atout en ce sens, et elle est riche en possibles. Car si par sa cohérence d’ensemble, elle est un élément facilitateur de l’appropriation des espaces et des ressources, dans le même temps, par la valeur ajoutée forte dont elle est porteuse, elle permet aussi de « distinguer » le CDI : elle contribue à asseoir son identité visuelle, constitutive de son image de marque, et à créer un univers propre, générateur d’émotions pour les élèves et favorisant un sentiment d’appartenance.

Références Bibliographiques

Affilé, Maylis, Bechet, Christophe, Gerber Hélène, Gautier, Michel & Loquet, Christine. Accessibilité et pictogrammes. Livre et lecture en Bretagne, mai 2019, màj 2023. https://www.livrelecturebretagne.fr/publics-eloignes/lecture-et-handicaps/accessibilite-et-pictogrammes

Beudon, Nicolas. Et si les bibliothèques s’inspiraient des grands magasins ? NECTART, 2021, vol. 12, n° 1, p. 126-135. https://www.cairn.info/load_pdf.php?ID_ARTICLE=NECT_012_0126&download=1

Beudon, Nicolas. Le merchandising en bibliothèque. Le design des bibliothèques publiques, volume 1. Éditions Klog, 2022.

Boudot, Audrey, Dinet, Jérôme & Lallemand, Carine. Réaménagement ergonomique de la signalétique d’une bibliothèque universitaire : la bibliothèque universitaire de Metz. Bulletin des bibliothèques de France (BBF), 2008, n° 4, p. 50-56. https://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2008-04-0050-009

Burki Reine. La signalétique et la règle : petit voyage en territoire balisé. Bulletin des bibliothèques de France (BBF), 2013, n° 4, p. 9-12. https://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2013-04-0009-002

Gardair, Véronique. Le design thinking pour réinventer le CDI. Le magazine, octobre 2020 https://www.reseau-canope.fr/nouveaux-programmes/magazine/apprendre-autrement/le-design-thinking-pour-reinventer-le-cdi.html

Lahire, Bernard. Culture écrite et inégalités scolaires. Sociologie de l’échec scolaire à l’école primaire. Presses Universitaires de Lyon, 2021.

Narayan, Buhva, Luca, Edward & Beudon, Nicolas. Utiliser le design thinking pour repenser la signalétique en bibliothèque universitaire. I2D – Information, données & documents, 2017, n° 54, p. 59-61. https://doi.org/10.3917/i2d.171.0059

Valloteau, Hélène. Couleurs en bibliothèque : architecture, signalétique, esthétique. Mémoire d’étude, diplôme de conservateur des bibliothèques. Université de Lyon, janvier 2011. http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/document-49067