Être noir en France : une identité complexe

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Être noir en France, c’est poser la question d’une identité complexe qu’on ne peut réduire à une couleur. Car la diversité des situations est grande entre des Martiniquais ou des Guadeloupéens descendants d’esclaves, aux noirs issus des Comores ou de Madagascar, en passant par les dernières générations de migrants subsahariens. Diversité des cultures, diversité des origines, diversité des histoires et des parcours personnels. « Être noir n’est ni une essence ni une culture, mais le produit d’un rapport social : il y a des Noirs parce qu’on les considère comme tels », constate Pap NDiaye dans "Questions de couleur. Histoire, idéologie et pratiques du colorisme". Ce qui rassemble toutes ces personnes noires, c’est le fait qu’elles vivent l’expérience de la discrimination et du racisme larvés, ainsi que le renvoi à des stéréotypes qui ont la vie dure. Selon la CNCDH, la minorité noire (baromètre sur la tolérance des Français 2019) «est en butte au quotidien à des préjugés offensants et des discriminations nombreuses». Ainsi, plus de la moitié des descendants d’immigrés de l’Afrique subsaharienne ressentent un sentiment d’injustice à l’école, lié à leur couleur de peau. Une personne noire sur deux dit avoir subi des discriminations au travail. Et une personne noire a 32 % de chance en moins de trouver un logement. À l’école, la question noire est généralement présente à travers les traites négrières et l’esclavage ou au sein de chapitres sur la colonisation ou la décolonisation. Au collège et au lycée, on peut aussi l’évoquer dans le cadre de la lutte contre le racisme et les stéréotypes (racisme qui découle de la période coloniale, mais aussi des mythes associés aux noirs : manque de capacités intellectuelles compensé par un physique d’exception, conception du « beau » difficilement associée à une peau sombre, préjugés sur le mode de vie, le manque d’hygiène, la pauvreté, l’inactivité, etc.). Un élargissement de cette représentation serait aussi bienvenu par la prise en compte du continent africain, de son histoire et de sa diversité ; Par la promotion des grandes figures historiques noires, notamment féminines ; Par la mise en avant des territoires ultramarins ; Par la présentation d’ouvrages avec des personnages noirs ou métissés. Ce sont là autant de pistes pour souligner la diversité des populations noires et montrer l’identité plurielle de notre pays.