L’oral a été récemment mis en lumière par les programmes scolaires de 2015 puis par la réforme du baccalauréat de 2019 qui instaure le Grand Oral. Cet intérêt porté à l’oral s’inscrit dans un mouvement de balancier qui voit l’école tantôt prendre en considération les enjeux cognitifs et sociaux de l’oral, tantôt considérer que c’est un sujet de peu d’importance au regard de l’écrit. Ce fut le cas des programmes de 2008 qui n’avaient consacré à l’oral que quelques lignes imprécises et peu stimulantes. Ainsi, même si l’oral n’a jamais été absent des préoccupations institutionnelles, sa place dans l’enseignement est fragile. Et si certains de ses aspects sont présents dans la plupart des classes, d’autres ne le sont qu’au prix d’un engagement très actif de l’équipe éducative.

D’une représentation influencée par l’écrit à une vision plurielle de l’oral

Ce qu’on appelle « oral » est un objet complexe, polymorphe, à la fois familier, puisqu’il fait partie de notre expérience quotidienne, et difficilement connaissable comme le prouve la difficulté d’en donner une définition simple (Plane 2015).
La communication au moyen du langage parlé est un des plus anciens attributs de l’espèce humaine, et pourtant cela fait relativement peu de temps qu’on dispose d’un corpus de connaissances solides à son propos. Plus exactement, même si beaucoup de travaux anciens consacrés au langage n’ont rien perdu de leur pertinence, leur approche de l’oral est peu éclairante car leurs auteurs établissaient leurs descriptions à partir des formes écrites du langage. En effet, pendant très longtemps, faute de techniques permettant d’enregistrer la parole, de saisir l’oralité dans son immédiateté, les savants n’ont pas disposé des matériaux qui leur auraient permis d’analyser l’oral. La tradition grammaticale à laquelle nous devons les catégories et les règles que nous enseignons aujourd’hui est l’héritière de cette époque et de ses lacunes : elle nous a fourni des outils pédagogiques qui conviennent bien à l’écrit (encore que cela se discute), mais qui sont inappropriés à l’oral. Et la représentation que nous avons de l’éloquence antique ou révolutionnaire a été édifiée non pas à partir des...

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