ou l’introduction des sciences de la vie en sciences humaines

En cette fin d’année 2016, InterCDI a décidé de s’attarder sur le livre La Nouvelle Grille, d’un auteur au parcours flamboyant, Henri Laborit (1914-1995), médecin, chercheur récompensé par le prix Albert Lasker pour la recherche médicale, écrivain, philosophe à l’œuvre prolifique dont les ouvrages, les interviews et un film lui ont apporté, en son temps, une remarquable renommée.

La Nouvelle Grille est un ouvrage de 342 pages, édité en 1974 par les éditions Robert Laffont et réédité par Gallimard dans la collection idées/Gallimard en 1982. Ce livre comprend une introduction, quatorze chapitres, un épilogue et un lexique. Le titre est trompeur : si quelques schémas, dix en tout, agrémentent essentiellement les deux premiers chapitres, nous sommes bien loin de certains ouvrages de management ou de sciences de l’éducation où schémas et algorithmes abondent.

Les grilles : déjà à la préhistoire !

L’introduction s’ouvre sur l’affirmation d’une humanité inventant et utilisant des grilles pour comprendre, interpréter et agir face au désordre apparent du monde. C’est une réalité peu connue, mais dès la préhistoire les hommes réalisaient, dans la vallée des Merveilles, dans les Alpes-maritimes, des calendriers solaires en forme de grille gravés sur les parois rocheuses ainsi que l’explique l’anthropologue Jérôme Magail1. Henri Laborit reconnaît l’intérêt des grilles de lecture plus récentes, en particulier celles du marxisme et de la psychanalyse. Cependant, il estime qu’elles mènent à une impasse, parce que leurs concepteurs ignorent les découvertes de la biologie relatives aux mécanismes de l’organisme humain et de son système nerveux. L’auteur a pour ambition une meilleure compréhension des réactions et comportements humains, individuels et sociaux, par l’élaboration conceptuelle d’une grille biologique croisant la connaissance des systèmes biologiques, de l’organisation sociale et de la cybernétique. Cette dernière ayant, depuis Norbert Wiener, pris une place éminente dans le décryptage des échanges d’informations à tous les niveaux. Ainsi les mécanismes de la dominance, des pouvoirs, des hiérarchies, des frustrations, de la dépendance, des revendications à l’égalité peuvent être analysés jusqu’à faire émerger le citoyen trop souvent caché par l’individu enserré dans un processus de production de marchandises et d’informations professionnelles. Et de rappeler que la conscience, la connaissance et l’imagination sont les seules caractéristiques de l’être humain.

Principes d’organisation de l’inanimé et du vivant

À la masse et à l’énergie, le vivant ajoute l’information, au sens donné par Norbert Wiener2. Pour comprendre que le vivant est plus que la somme de la masse et de l’énergie, Laborit fait appel à la théorie des ensembles et au diagramme de Venn. Le vivant est un système ouvert avec différents niveaux d’organisation, mais il ne peut s’inscrire dans des systèmes de régulation fermés, car cette inscription se réalise dans des systèmes thermodynamiques et informationnels ouverts. L’ensemble des formes vivantes au sein de la biosphère forme ce système ouvert qui utilise l’entropie solaire selon un des principes de la thermodynamique.
Une figure montre ce cheminement de l’énergie solaire passant du règne végétal aux animaux herbivores, les aliments devenant le support matériel de l’énergie ravitaillant un organisme, ses systèmes, ses organes, ses cellules, mettant en réserve de l’énergie et produisant des déchets. Henri Laborit précise ensuite les modes de régulation du vivant : régulation organique, fuite, lutte et perte de l’homéostasie (maintien par un organisme de ses constantes biologiques et physiologiques). Ici, Laborit pointe ce qu’il nomme « le malheur de l’homme » : « Ce dernier n’a pas trouvé le moyen de transformer la régulation individuelle en servo-mécanisme inclus dans l’espèce. »
Mais la finalité reste le maintien du bon fonctionnement des organes au sein d’un organisme, d’où la critique émise par Laborit, qui explique l’échec thérapeutique par le fait que le spécialiste-clinicien soigne le cœur, le foie ou l’estomac, mais sans prendre en compte l’ensemble des organes. Car le vivant est une structure complexe qui, contrairement aux expériences de laboratoire réduites à un seul facteur en inclut plusieurs. Dès lors, Laborit se déclare contre le réductionnisme ; c’est pourquoi, en ignorant les niveaux d’organisation complexe du vivant et des sociétés, l’économie, la politique ainsi que la sociologie s’enferment dans un langage qui porte un diagnostic incomplet, décrivant sans guérir.

Le système nerveux

Laborit assimile cette attitude à une défense primitive du territoire et à la réduction de la sociologie au sociologique et de la psychologie au langage. La pensée s’enferme dans une information-structure. La réponse appropriée consiste en une ouverture thermodynamique et informationnelle. L’auteur passe ensuite à l’étude rapide du système nerveux et de la biochimie du système nerveux central. L’inhibition et le déclenchement d’une action par l’influx nerveux sont soigneusement expliqués. Le médecin, spécialiste de biochimie, montre le rôle des cellules gliales qui entourent les neurones et les séparent des vaisseaux sanguins.
Pour Henri Laborit, le système nerveux possède quatre fonctions : la captation d’informations extérieures par les sens, la conduite de ces informations au niveau supérieur, le signalement de déséquilibres internes (faim, sommeil, impliquant la prédation ou l’action de dormir), et enfin la sensation de retour à l’équilibre (la satiété par exemple). C’est un ensemble d’actions et d’interactions de mécanismes nécessaires à la survie d’un individu ou de l’espèce dans le cas de la reproduction et de la protection des petits. Cependant, l’apport de connaissances de plus en plus importantes permet de dépasser ce stade au fur et à mesure que l’on s’élève dans l’échelle des espèces.
Une figure illustre ensuite comment le système nerveux et le cerveau arrivent à produire un imaginaire rétroagissant via les sens et les muscles sur l’environnement, d’où l’importance prise par l’affectivité et la mémoire. La conscience permet à l’individu de se situer dans le temps, la sensation et l’action. L’auteur décrit ensuite les mécanismes de l’agression psychosociale et les réactions qui en résultent comme l’anxiété, l’angoisse, le stress, l’agressivité qui impliquent aussi l’apprentissage de valeurs sociales et hiérarchiques où coexistent dominants et dominés.

La défense du territoire

Parmi les sources de stress, Laborit incrimine nos sociétés urbaines qui induisent un carcan lourd interdisant la fuite des dominés coincés dans des activités non gratifiantes. Il remarque que la référence à la nature n’existe que pour conforter la dominance. Laborit se penche sur la notion de territoire montrant que la défense du territoire est ponctuelle chez les animaux et que depuis le néolithique, elle serait communautaire chez l’homme (pour les loups, Konrad Lorenz3 avait prouvé que l’ensemble de la horde défendait son territoire et Jane Goodall a fait le même constat pour les chimpanzés4). Selon Laborit, la référence à la défense du territoire par les animaux serait un prétexte justifiant la propriété privée et la patrie. Henri Laborit souhaite l’établissement d’un humanisme dépassant les communautés familiales et patriotiques au profit d’une humanité s’occupant raisonnablement de sa niche planétaire.

Laborit cite plusieurs écueils interdisant la réalisation de cette « humanité planétaire » : le surpeuplement, l’envahissement de la bulle acoustique, des médias omniprésents (presse, radio, télévision – Internet n’existait pas encore) et imposant des stéréotypes. L’homme subit l’interdépendance et la soumission extrême à une machine économique qui broie les destins. « L’humain a gagné sans le vouloir une carte de sécurité sociale, un bulletin de paie, mais il a perdu le chant des oiseaux. »
Dès lors, l’homme ne peut plus fuir physiquement son enfermement, qui génère la dépression, la toxicomanie et les états névrotiques ou psychotiques.

Organisation des sociétés humaines et leurs valeurs

L’homme ne peut être un individu isolé. Il vit dans une communauté, dans un environnement social avec ses rapports hiérarchiques de dominance. Mais la concurrence des groupes sociaux, familles, ethnies, classes, nations, favorise des hiérarchies capitalistes, technocratiques, bureaucratiques qui empêchent l’épanouissement des individus. Laborit espère que les zones associatives du cortex orbito-frontal permettront à l’homme d’imaginer le grand rêve humain d’une humanité réunie en dehors des notions de dominance. Deux aspects transparaissent dans cette approche, l’une de sensibilité écologique, que l’auteur développera dans son livre Éloge de la fuite5, et l’autre qui renvoie à L’Homme imaginant6, livre précédent qui avait marqué les esprits par la volonté exprimée de décloisonner les diverses sciences pour mieux comprendre les sociétés humaines. Laborit se penche ensuite sur les notions « de rationnel » et « d’irrationnel » constatant que, suivant les périodes historiques et les diverses sociétés humaines, les frontières entre ces deux notions étaient fluctuantes. La dominance a débuté avec la séparation des tâches entre les hommes et les femmes, en particulier avec la chasse trop dangereuse pour les femmes, qui devaient garder et protéger les enfants et s’adonner aux activités de la cueillette. La force, l’adresse et la ruse devinrent des outils de dominance sociale. Le néolithique et l’agriculture induisirent la spécialisation du travail et l’interdépendance des individus dans une société hiérarchisée. En 1970, Laborit pense que la société de croissance n’est qu’une société de consommation, où la domination s’exerce par l’accumulation de biens, d’argent et de puissance au profit d’une minorité très restreinte. En ce sens la machine n’est qu’un instrument, c’est le comportement humain qui l’entraîne à produire plus. La compétition acharnée des sociétés humaines pour produire plus entraîne la destruction de la biosphère et l’épuisement des ressources terrestres. C’est bien la dominance qui impose de produire plus à moindre coût, exigeant l’établissement de mégapoles humaines, modernes, où l’air, l’eau, la flore et la faune se raréfient. Ce comportement menace l’ensemble de l’humanité. Laborit réfute la division de l’organisme humain en organes nobles (le cerveau) et d’autres qui le sont moins (les muscles). Un corps humain sans activité cérébrale peut survivre, pas un cerveau sans organes pour le nourrir, l’informer et agir. Cet exemple permet à Henri Laborit de montrer que le système nerveux est constitué d’une hiérarchie de complexité à l’image des sociétés humaines et qu’à la spécialisation des organes dans un corps répond la spécialisation des fonctions dans une société.

Thermodynamique, information en sociologie et classes sociales

C’est grâce à une information de plus en plus abstraite que l’homme a pu mener la révolution industrielle et devenir le maître de la matière et de l’énergie. Les machines sont les filles de l’invention et de l’abstraction. La production provient essentiellement des machines, la part humaine étant principalement informationnelle. Selon Laborit, la source de la plus-value n’est pas le travail en lui-même, mais l’utilisation d’une information de plus en plus abstraite. Dans nos sociétés complexes, la révolte des dominés bute sur le fait qu’en dehors des maîtres du capitalisme, tout dominé est aussi un dominant, à l’exemple du cadre ou de l’agent de maîtrise. Laborit estime qu’en l’état actuel des choses, l’épanouissement individuel n’est qu’un mythe électoral. Il faudra que l’homme cesse d’être paternaliste envers ses inférieurs et infantile7 envers ses supérieurs pour que l’ensemble de la société humaine change.

Connaissance, conscience, démocratie et pouvoir

La société libérale a réussi à convaincre que la liberté consiste à suivre des règles établies par les dominants. L’homme n’est pas libre ; sa seule liberté serait de comprendre les mécanismes du déterminisme universel pour agir au mieux. L’égalité n’existe pas, et Laborit se demande comment ce mot mobilise encore les masses pour aboutir à des révolutions créant d’autres hiérarchies et d’autres dominances. La fraternité n’appartient pas au réel mais à l’idéologie. La fraternité ne peut pas se réduire à de beaux sentiments ; pour être réelle, l’humanité doit connaître les mécanismes de ses structures pour éradiquer la domination des uns par les autres. La conscience et la connaissance nous rapprochent de cet idéal fraternel. Ceci implique la capacité de décider en ayant la connaissance et d’accepter d’agir avec responsabilité car la liberté de décision implique la responsabilité.
La démocratie, ou le gouvernement du peuple, n’est en fait que l’exploitation du peuple par ceux qui possèdent l’information, et le pouvoir est délégué à une hiérarchie. Cette hiérarchie est une technostructure qui se maintient grâce à ses moyens de sélection et de diffusion de l’information, qui permettent d’orienter l’information dans le sens attendu par le pouvoir.

Pouvoir et système ouvert ou fermé

Henri Laborit estime que l’humanité agit et vit dans une société planétaire qui propose à l’individu aliéné une promotion, s’il en accepte les règles. C’est ainsi que la techno-structure se maintient au pouvoir. De la sorte, ce système respecte l’organisation biologique de la dominance. Seule, l’imagination s’appuyant sur une connaissance fine des systèmes biologiques permettra à l’humanité de dépasser cet obstacle. Pour cela, il faudra que le temps libre ne soit pas consacré aux jeux du cirque mais à la connaissance, et que les systèmes hiérarchiques verticaux s’ouvrent à l’horizontalité, ainsi qu’aux niveaux supérieurs et inférieurs.

Information professionnelle vs information culturelle

D’après Laborit, l’enseignement diffuse une information professionnelle séparée du vivant. La méthode pour obtenir la diffusion d’une information généralisée fondée sur la connaissance des systèmes du vivant doit s’appuyer sur la compréhension plus que sur la mémoire. Une des difficultés qui interdit toute évolution, toute véritable réforme, tient dans la capacité des pouvoirs économiques et politiques intriqués à former l’opinion au lieu de l’informer, empêchant de la sorte une juste réflexion et des actions réfléchies.
Dans un autre chapitre, l’auteur cite les structures fermées menant à l’affrontement. Laborit estime que seules des structures ouvertes à l’échelle planétaire peuvent empêcher l’émergence de conflits.

Créativité et finalité

La créativité, celle de l’homme imaginant, devrait permettre à l’humanité de trouver les moyens de dépasser les structures informationnelles fermées qui l’enserrent et l’empêchent d’évoluer. Mais cela implique la prise de conscience d’un monde vivant complexe, que nous devons comprendre pour pouvoir conceptualiser un avenir planétaire et créatif avec l’aide d’équipes interdisciplinaires. La finalité de l’humanité reste sa préservation. Cependant, le surpeuplement, la croissance exponentielle et la recherche du bien-être matériel sont des obstacles à cette préservation, et une nouvelle grille fondée sur la connaissance du monde vivant permettrait à l’humanité unifiée de vivre une vie apaisée et créatrice jusqu’à l’épilogue de la mort annoncée de notre soleil et de la Terre.

Ce livre montre un auteur prolifique et protéiforme qui, à partir de ses connaissances en médecine et biochimie, lance des idées fécondes, comme la nécessaire approche écologique de l’évolution humaine et l’importance du respect de la nature par l’humanité, le rôle des sciences de la vie dans la compréhension de l’homme et de ses sociétés, la notion de complexité qui sera approfondie par Edgar Morin8et9, et des idées qui, en matière d’enseignement, nous concernent avec l’introduction de la motivation et l’exigence d’interdisciplinarité.
Toutefois, son grand thème correspond à une approche non darwinienne des sciences de la vie, à une vision d’une humanité qui tournerait le dos aux principes « de la lutte pour la vie » (struggle for life10) qui confortent les plus forts et les dominants en matière de pouvoir, de reproduction, d’accumulation des richesses pour que l’avenir soit, en fait, l’ultime utopie de l’homme dans l’univers. Par l’évocation de la mort de l’humanité, Laborit élève le débat, rejoignant d’autres scientifiques devenus philosophes tels Pascal11, qui affirme que seuls Dieu et l’espoir qu’il représente permettent à l’homme de vivre entre un infiniment grand et un infiniment petit incompréhensibles, et le biologiste Jean Rostand soutenant que cette solitude de l’homme offre un rôle primordial à l’humanité, celui d’être la conscience de l’univers12.

Henri Laborit

Henri Laborit a eu une vie bien remplie. Né à Hanoï, capitale du Tonkin alors protectorat français, d’un père médecin colonial, mort en Guyane, il devient à son tour médecin et intègre la marine nationale comme chirurgien à bord de l’Émile Bertin, croiseur léger qui participa au débarquement d’Anzio, puis à celui de Provence en 194413. Devenu chirurgien à l’hôpital militaire du Val de grâce après la Seconde Guerre mondiale, il s’intéresse à l’anesthésie ainsi qu’à l’hibernation. Il a mis au point le premier neuroleptique qui changea radicalement la prise en charge psychiatrique des patients et fut récompensé par le prix Albert Laskar. Henri Laborit écrit durant cette période plusieurs ouvrages de médecine dont le premier paraît en 195014 Réaction organique à l’agression et choc15, puis Pratique de l’hibernothérapie en chirurgie et en médecine16 ainsi que Neurophysiologie. Aspects métaboliques et pharmacologiques17.

Par la suite, il s’intéressa à la cybernétique et aux corrélations entre cette dernière et l’organisation du vivant, des êtres humains et des sociétés18. De la sorte, il étudia les phénomènes de l’agression, du stress, de l’organisation de la société, mais, selon Joël de Rosnay19, s’éloignant de son champ disciplinaire médical, il fut très critiqué et perdit toute chance d’accéder au prix Nobel. Son travail, ses lectures et ses réflexions alimentèrent une abondante publication d’œuvres majeures dont Biologie et structures20, L’Homme imaginant21, L’Homme et la ville22, La Nouvelle Grille, Éloge de la fuite23, jusqu’à son dernier ouvrage Une vie24, édité à titre posthume.
Médecin, chercheur reconnu, philosophe, essayiste, ses rapports étaient étroits avec le monde médiatique. Huit de ses entretiens peuvent encore être écoutés ou lus sur le site de Lionel Mesnard25 où l’on retrouve avec plaisir la transcription d’une interview de notre auteur à propos du film Mon oncle d’Amérique d’Alain Resnais auquel Laborit participa au grand dam de la communauté scientifique. Cette notoriété, qui lui a valu tant de déboires, l’a mené sur d’autres voies souvent méconnues, même par un public et des lecteurs avertis. Henri Laborit était membre du « groupe des dix » rassemblant, dès 1966, des chercheurs, des philosophes, des penseurs de la société comme Jacques Robin, Henri Atlan, Joël de Rosnay, André Leroi-Gourhan, Edgar Morin, René Passet, Michel Serres, Jacques Attali et des hommes politiques tels Robert Buron, Jacques Delors et Michel Rocard26. Visiblement, les prédispositions de ce groupe tendaient vers un socialisme modéré, novateur, qui donna naissance tant au syndicalisme autogestionnaire de la CFDT, qu’à la deuxième Gauche issue du christianisme social et ralliant, sous la forme d’un courant, le nouveau parti socialiste de François Mitterrand. D’ailleurs, Henri Laborit publia La Société informationnelle : idées pour l’autogestion27. Mais la grande œuvre de notre auteur est bien La Nouvelle Grille, cette percée conceptuelle qui lie les sciences de la vie, la médecine, la biologie et la cybernétique aux sciences humaines comme le reconnaissent Joël de Rosnay28 et Jean Zin29 alors que, tout particulièrement en France, la physique restait une référence essentielle pour les sciences humaines.