Entretien avec Jean-Luc Meslet et Aurore Proudhon, par Jean-Marc David

Chassons de nos esprits cette image caricaturale de George Sand habillée en homme, collectionnant les amants célèbres, fumant des cigares malodorants et écrivant des romans mettant en scène des paysans. Regardons plutôt une femme qui toute sa vie s’est battue pour être libre. Pour financer cette liberté, elle n’eut d’autre choix que d’écrire. Ce qu’elle fit, excusez du peu : autour de soixante-dix romans, une trentaine de pièces de théâtre, une centaine d’articles et vingt-cinq mille lettres. Une œuvre multiforme qui témoigne des évolutions et des révolutions de ce XIXème siècle bourgeois. Une grande partie de son œuvre, sans doute la plus importante, fut écrite dans cette maison de Nohant dont elle hérita de sa grand-mère. Un havre de paix, loin de tout, dont elle fit un cénacle chaleureux dans lequel elle reçut Balzac, Liszt, Delacroix, Chopin, Tourgueniev et son « vieux troubadour » Gustave Flaubert. Lorsque vous pénétrerez dans cette maison, bercé par les notes romantiques échappées d’un piano Pleyel, laissez-vous guider par les talentueux fantômes qui continuent d’habiter ces lieux…

Merci à Jean-Luc Meslet, administrateur de la Maison de George Sand, et à Aurore Proudhon, chargée d’actions éducatives, d’avoir répondu à nos questions.

À quelle époque la famille de George Sand a-t-elle acquis ce domaine et dans quelles circonstances ?

Le domaine de Nohant est acheté en 1793 par la grand-mère paternelle de George Sand. La Révolution française revêt un visage de plus en plus sombre et c’est la Terreur qui s’installe. C’est dans ce contexte incertain que Marie-Aurore Dupin de Francueil décide de fuir la capitale, craignant pour sa vie et celle de son fils Maurice. Car bien qu’elle soit une femme éclairée, partageant les grandes idées des Lumières, elle est de sang aristocratique (fille naturelle de Maurice de Saxe, maréchal de France) et risque à tout moment la condamnation. Elle choisit le Berry, région qui se trouve à l’époque à trois jours de voyage de Paris et qui paraît plus sûr. Toutefois, ce choix n’est pas dû au hasard : elle y a vécu des années auparavant, à Châteauroux où son mari exerçait la fonction de receveur des impôts.
Lorsqu’elle achète Nohant, elle acquiert une maison bourgeoise construite récemment (1750-1760 nous n’avons pas de date précise) composée de communs (granges, écurie, bergerie), d’un parc arboré de cinq hectares et de 250 hectares de terre. Cette propriété foncière fait de Marie-Aurore Dupin de Francueil, l’une des personnes les plus aisées de la région.

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