En fin d’année, les stratégies de chacun pour fendre la morosité de l’entrée dans l’hiver se multiplient : les épices d’un thé aussi brûlant que parfumé, une bougie aux délicieux effluves d’écorces d’orange, et la douceur d’un plaid sont assurément les préférées de la Rédaction d’InterCDI ! Et quand la nuit s’invite dans notre quotidien à la faveur de journées diablement raccourcies, quelle joie que de voir les villes se parer du scintillement de mille lumières aux couleurs plus pétillantes qu’une guirlande de led dans une bouteille de menthe à l’eau ! Au-delà de l’enthousiasme poétique, réveillant nos instincts les plus primitifs ces lumières deviennent un guide à travers une obscurité qu’elles fragmentent et nous permettent ainsi d’appréhender, de comprendre en faisant apparaître des lignes conductrices familières. Et c’est bien cette idée, certes métaphorique, qui nous conduit aujourd’hui à vous proposer enfin une revue « tout quadri », comme on dit dans le jargon ! Autrement dit, InterCDI, au creux de l’hiver, finit sa mue pour s’habiller entièrement en couleurs : un choix esthétique, inutile de le nier, mais que nous espérons aussi porteur de souffle et de sens, faisant de la couleur un guide vous offrant un confort et un plaisir de lecture accrus. La fiche InterCDI de ce numéro nous proposant une série de conseils de base destinés aux élèves dyslexiques, et l’article de Tiphanie Jourdain sur la naissance de collections qui leur sont adaptées en littérature de jeunesse, montrent à quel point la mise en forme doit être une aide, un soutien à la lecture, et si c’est vrai pour toutes les publications, son importance devient essentielle dans ce contexte de trouble : trouver les moyens de favoriser le confort de lecture pour offrir au lecteur, à tout lecteur, un espace de plaisir… un mot d’ordre qui vous semble peut-être familier ? Vous trouverez dans ce numéro des articles qui pourront nourrir cette mission, essentielle, d’incitation à la lecture et de passeur culturel qu’endosse le professeur documentaliste : le Thèmalire d’Hélène Zaremba sur la glace ; la rencontre d’Agnès Deyzieux avec Matthieu Bonhomme, « l’Homme qui tua Lucky Luke » ; ou encore le Gros plan de Jean-Marc David sur le retour des Cahiers de la bande dessinée.
Philippe Chavernac nous propose pour sa part une réflexion sur la construction d’un Environnement Personnel d’Information, indispensable outil individuel et collectif face au développement de la société d’information, et dont la prérogative repose naturellement sur l’expertise du professeur documentaliste dans les établissements. Une question de la gestion de l’information qu’Olivier Le Deuff, sous un angle – et un ton ! – un peu différent, soulève également dans son article « le professeur documentaliste aux frontières du réel » (clin d’œil que les moins de 20 ans ne pourront pas connaître comme dit la chanson !).
Enfin, comme à chaque numéro, vous trouverez dans l’Ouverture culturelle élaborée par Gabriel Giacomotto et Claudine Chassaniol un ensemble de ressources à mobiliser pour alimenter une réflexion historique et politique sur l’anarchisme et l’autogestion. De quoi faire souffler un vent maraud cher à Brassens sur nos CDI !
« Un seul ton n’est qu’une couleur ; deux tons c’est un accord, c’est la vie. » C’est ainsi en faisant résonner cette phrase d’Henri Matisse que toute l’équipe d’InterCDI vous souhaite de joyeuses et chatoyantes fêtes de fin d’année !