Que d’énergie investie dans une lutte perpétuelle dont on ne voit pas l’issue ! Si je regarde les éditos de ces deux dernières années, il me semble que leurs titres sont édifiants : Chronique d’une mort annoncée (no 259) ; À vos projets ! (no 258) dans lequel je m’interrogerais sur la place de la formation à la culture informationnelle dans les EPI ; Implication (no 253), Déception (no 254) ; Temps de travail (no 255) ; Les beaux jours (no 249), une bien faible lueur d’espoir puisque dès le no 247 je reprenais avec 2014, même combat !
Pessimiste, addict de la contestation, jamais contente, peut-être penserez-vous que je n’ai rien d’autre à faire que de me plaindre et de contester ? Que nenni. Je suis de nature optimiste, voire positive, et j’ai la chance d’être dans un établissement où pour l’instant je n’ai pas à me plaindre. Mais pour combien de temps ? Quelles seront les attentes du prochain chef d’établissement ? Que devrais-je lui prouver ? Aurai-je besoin de lui expliquer ce qu’est un professeur documentaliste ? À quoi ça sert ? Quelles sont ses expertises ? Que d’énergie gâchée à se demander quel va être notre avenir, comment allons nous survivre « pédagogiquement » ? Pourquoi d’une Académie à l’autre, d’un établissement à l’autre, nous avons l’impression de ne pas exercer le même métier ? Quand les uns occupent la place qui leur revient, les autres sont relégués à la survie professionnelle.
Pour donner suite à l’édito du no 259, ce numéro s’ouvre sur un article qui donne l’humeur dans laquelle nous sommes ! L’avenir des professeur(e)s documentalistes serait-il dans leur rétroviseur ? de Sandrine Leturcq retrace en effet de manière pertinente et sans détour, le désenchantement de la profession ces derniers temps. Et à raison : alors que le cœur de notre métier a toujours été de développer des apprentissages info-documentaires par le biais de notre outil de travail qu’est le fonds d’un CDI, la volonté institutionnelle de ne pas nous donner notre place en tant qu’enseignants à part entière n’a jamais été aussi flagrante. Je vous laisse le soin de découvrir par vous-même. Désormais l’heure n’est plus au constat, il faut entreprendre des initiatives collectives et se faire entendre. Comme le conclut Sandrine : « Réagissons rapidement pour reprendre en main le métier que nous avons choisi ! ».
Dans ce numéro, vous trouverez également un kit de survie sous forme d’articles avec la fiche InterCDI Les Règles typographiques de traitement de texte, le thèmalire sur les relations enfants et grands-parents dans la littérature de jeunesse, une Ouverture culturelle Paix et pacifisme – un thème qui brûle l’actualité –, La Bibliothérapie : quelles actions possibles au CDI ? : de quoi améliorer notre bien-être professionnel mis à rude épreuve, un Gros Plan Quand Céline redevient Destouches sur l’album La Cavale du Dr Destouches paru en octobre dernier et chroniqué dans le Cahier des livres du no 249. Et enfin pour conclure, adieu les « documentalistes bibliothécaires ». La FADBEN devient l’APDEN, association des professeurs documentalistes de l’Éducation nationale. L’abandon de l’ancien sigle reflète une volonté ferme de confirmer l’évolution du métier vers celui de professeur documentaliste. Bonne lecture !