Itinéraire de Mémoire sur la Shoah à Soissons

Lors d’un précédent projet sur la Shoah en 2012-2103 sur la persécution des Juifs de Soissons entre 1940 et 1944, j’avais rassemblé avec mes élèves d’alors un corpus très important d’archives et enregistré des heures de témoignages d’enfants cachés, quasi tous orphelins de parents assassinés à Auschwitz alors qu’ils vivaient en paix dans notre ville avant l’arrivée des Allemands et leur arrestation le 20 juillet 1942. Ils avaient survécu grâce à des êtres dont la bonté d’âme et le courage ne remirent jamais en cause leur dignité, si fragile et si faillible pendant les années noires de l’occupation allemande(1). Nous avions pu retrouver, et donc rencontrer plusieurs fois, deux de ces enfants issus de familles juives de Soissons : Nathan Lewkowicz, aujourd’hui âgé de 85 ans, et Viviane Harif, née Bich, âgée de 75 ans.

Genèse d’un projet pédagogique sur la Shoah

Nathan Lewkowicz était un jeune garçon caché avec ses sœurs dans le Centre de la France entre 1942 et 1944. Il avait entre 11 et 13 ans. Lors d’une entrevue pendant l’été 2014, il me demanda si j’envisageais un nouveau projet sur l’enseignement de la Shoah pour pouvoir m’accompagner en Pologne et se recueillir à Auschwitz, plus de 70 ans après avoir vu son père et sa mère partir entre deux gendarmes de Soissons. Ils ont été déportés dans ce camp pour ne jamais revenir. Nathan n’avait jamais pu se rendre à Auschwitz pour découvrir cette terre de misère que foulèrent ses parents avant de disparaître, et accomplir ainsi un deuil inachevé. À plus de 80 ans, il se sentait prêt à affronter ce parcours.
Viviane avait 15 mois lors de l’arrestation de ses parents au 31 rue Molière, ce 20 juillet 1942. Comme un miracle, non sans conséquences, elle vit arriver à Paris en avril 1945 chez ses parents adoptifs et sauveurs, sa maman et son papa. Dans le regard de cette petite fille alors âgée de 4 ans, elle vit débarquer des « étrangers » revenus du fin fond de l’enfer. Viviane s’était déjà rendue dans ce camp il y a quelques années. Elle en garda un très mauvais souvenir, seule et perdue dans cette immensité silencieuse où tant de cris et de souffrances déchiraient jadis cette Nuit interminable. Pour transmettre son histoire à des élèves, elle s’était sentie prête à revenir...

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